Photographie et récit – relation au livre, aux mots et au cinéma
‘‘Si je pouvais raconter l’histoire avec des mots, je n’aurais pas besoin de trimballer un appareil photographique.’’
Lewis Hine
‘‘Si je pouvais raconter l’histoire avec des mots, je n’aurais pas besoin de trimballer un appareil photographique.’’
Lewis Hine
‘‘L’ascension foudroyante de la photographie a aussi à voir, je suppose, avec notre méfiance pour le langage (…) peut-être avons-nous l’espoir de découvrir la Vérité uniquement en regardant.’’
Robert Adams In Essai sur le beau en photographie, 1981
‘‘Ceci [L’arrêt du temps qui constitue la pose] explique que le noème de la Photographie s’altère lorsque cette Photographie devient cinéma.’’
Roland Barthes – La chambre claire, 1980
- ‘‘Les photographies sont rétrospectives et reçues comme tel, les films sont anticipatoires. Face à une photo, on cherche ce qui était là. Au cinéma on attend ce qui va arriver.’’
- ‘‘Tout récit est discontinu et dépend d’un accord tacite quant à ce qui n’est pas dit, à ce qui lie les discontinuités.’’
- ‘‘Un récit n’est pas seulement un exercice d’empathie. Et ce n’est pas seulement un point de rencontre pour protagonistes, auditeur et narrateur. Un récit est un processus unique qui unifie ces trois catégories. Et, en fin de compte, ce qui les font les uns aux autres, dans ce processus, ce sont les discontinuités, les liens muets acceptés d’un commun accord.’’
- ‘‘Dans la photographie la continuité est donc brisée. Cependant, la discontinuité, en conservant un ensemble instantané d’apparences, nous permet une lecture qui traverse ces apparences pour atteindre une cohérence synchronique. Une cohérence qui, au lieu de raconter, invoque des idées.’’
- ‘‘La relation essentielle entre narrateur, auditeur (spectateur) et protagoniste(s) reste possible avec un arrangement de photos. Il n’y a, je crois, que leurs rôles, relatifs les uns aux autres, qui se voient modifiés, par leur relation essentielle.’’
- ‘‘Les photographies ainsi placées retrouvent un contexte vivant : non, bien sûr, leur contexte temporel originel – cela est impossible – mais un contexte d’expérience. Et là, leur ambiguïté devient enfin vraie. La réflexion peut à présent s’approprier ce que montrent les photos. Le monde qu’elles dévoilent, arrêté, se fait malléable. L’information qu’elles contiennent s’imprègnent de vie. Les apparences deviennent le langage d’une vie vécue.’’
- ‘‘La forme narrative de la photographie ne se préoccupe pas des événements dans leur factualité, comme on le prétend toujours de la photographie, elle s’occupe de leur assimilation, de leur collecte et de leur transformation en expérience.’’
- ‘‘Le voir précède le mot.’’